amérique latine

Les femmes au Brésil

Par Le 19/04/2014

2014-14 mars –BRÉSIL – 

Malgré certaines des lois les plus sévères du monde, le Brésil se classe toujours au septième rang mondial pour les meurtres de femmes par leurs partenaires ou ex-partenaires. Près de huit ans après l’entrée en vigueur de l’exemplaire Loi Maria da Penha , une femme est tuée toutes les 90 minutes au Brésil, lors d’un épisode de violence domestique et conjugale.

Julio Emilio PACHECO 24 de enero 2014

Par Le 11/02/2014

Le Monde 27 janvier 2014  

José Emilio Pacheco, immense poète, est mort au Mexique

 Le poète et écrivain mexicain José Emilio Pacheco est mort dimanche 26 janvier 2014, à Mexico, à l’âge de 74 ans.

Figure éminente de la scène culturelle d’après-guerre, il avait collectionné les récompenses, couronnées en 2009 par le prix Cervantes, le plus prestigieux de la littérature de langue espagnole.

José Emilio Pacheco Berny est né à Mexico, le 30 juin 1939. Il fait ses études à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM), dont il deviendra professeur, responsable de revue et directeur de collection.

Il débute à la revue Medio Siglo, éditée par l’UNAM, et appartient justement à la « génération du demi-siècle » ou génération des années 1950.

Pacheco

Mexican writer Jose Emilio Pacheco poses for the photographers after the Cervantes Prize ceremony on April 23, 2010, in Madrid. Carlos Alvarez/Getty Images

 

 

Cette dernière n’est plus sous l’emprise de la culture du nationalisme révolutionnaire, qui a fait office d’idéologie officielle du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), longtemps hégémonique. José Emilio Pacheco intitule ironiquement « Haute Trahison » le poème où il ose écrire : « Je n’aime pas ma patrie », tout en se disant prêt à mourir pour certains lieux ou personnes, paysages ou figures historiques.

La poésie est son domaine privilégié, la condensation de son sentiment du monde, l’aveu de son sujet de prédilection, voire son « thème unique » : le temps, l’obsession du passé révolu. Pourtant, ce n’est pas un nostalgique ni un passéiste. D’ailleurs, écrit-il, il ne faut pas « prendre trop au sérieux ce que te dit la mémoire », car on se raconte soi-même des histoires pour repousser la fin et donner du sens à l’existence. Il a beau dire que son refrain est nunca mas (« plus jamais »), il « aime ce changement perpétuel » sans quoi la vie aurait la consistance de la pierre. Il porte d’ailleurs un regard aiguisé sur son époque, sans pourtant tomber dans le prêchi-prêcha.

Moderne sans affectation

Ne me demande pas comment passe le temps, intitule-t-il un recueil de poèmes (1970). C’est une expression familière, Tôt ou tard, qu’il choisit pour titre de sa poésie complète (2009). En dépit de cette problématique éminemment philosophique, José Emilio Pacheco utilise un langage dépouillé, simple jusqu’à la limite du « colloquialisme » (langage familier), dépourvu de solennité et d’emphase, mais néanmoins imagé et rigoureux, déployant la riche palette de l’idiome castillan.

Le poète maîtrise la densité, prise la concision, ménage les surprises. L’humour tempère sa mélancolie, voire son pessimisme, sa forme de résistance aux illusions. Il est moderne sans affectation, sans être obligé de mettre à nu les dessous de son expérience littéraire. Il traduit T. S. Eliot et bien d’autres, contribue au rayonnement de Jorge Luis Borges, fait connaître ses contemporains et ses ancêtres dans les salles d’université (au Mexique et aux Etats-Unis), dans les publications et les anthologies.

Comme tous les grands créateurs, José Emilio Pacheco n’est pas unique mais multiple. Le poète cultive la narration, d’abord des contes, à l’instar de Borges, ensuite un ou deux romans, contrairement à l’Argentin.

Si les poèmes avaient délaissé le nationalisme au profit de l’universel, ses récits se déjouent, eux aussi, des frontières. Ainsi, les enfants des Batailles dans le désert (Las batallas en el desierto, 1981, traduction française aux éditions de La Différence, 1995) miment le conflit du Proche-Orient dans une cour de récréation. De même, les adultes de Tu mourras ailleurs (Moriras lejos, 1967, traduction française chez le même éditeur en 1991) portent en eux les horreurs de la Shoah. Voilà qui tranchait avec la thématique du roman mexicain, obsédé jusqu’alors par la révolution de 1910 et l’histoire nationale.

Homme de vaste culture, intelligence brillante reconnue unanimement par l’intelligentsia mexicaine malgré sa propension au cannibalisme, José Emilio Pacheco était un des nombreux cinéphiles formés à l’Institut français d’Amérique latine, à Mexico. Il a été le scénariste attitré du réalisateur Arturo Ripstein, depuis son premier chef-d’œuvre, le Château de la pureté (1973) jusqu’à Ce lieu sans limites (1978), en passant par le méconnu Le Saint Office (1974).

En France, les éditions de La Différence ont fait un magnifique travail pour faire traduire et découvrir sa poésie (Le passé est un acquarium, 1991) et sa prose (La Lune décapitée, 1991, outre les titres cités plus haut).

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